Probatoire AMM : Les principales formes d’érosion et de dépôts

De Connaissances de la montagne

Connaissances requises[1] :

Connaitre les origines des principaux types de formations sédimentaires, détritiques ou volcanique donnant naissance à des dépôts :

Moraines ; Loess ; Sables ; Argiles ; Limons ; Coulée basaltique ; Pierrier ; Éboulis; sédimentation fluviale; sédimentation lacustre

Connaitre les principales formes d'érosion; les principaux facteurs d'érosion :

Vallée en U ; Faille ; Cluse ; falaise; érosion chimique; érosion mécanique; érosion éolienne; érosion torrentielle; érosion liée aux différences de température; érosion liée à la neige

Les principales formes d'érosion et de dépôts

Moraine : [2]

"Une moraine est un amas de débris rocheux (appelé aussi till), érodé et transporté par un glacier ou par une nappe de glace. Certaines moraines sont observables au cours de leur transport, sur ou dans la glace, d'autres sont déposées sur le sol sous-jacent, traces d'anciens glaciers : les matériaux qui se détachent des versants de la montagne sont véhiculés par le glacier et déposés lorsque celui-ci fond, généralement à la même altitude, d'où un empilement rocheux."[2]

Loess : [3]

"Le lœss (ou loess) est une roche sédimentaire détritique meuble formée par l'accumulation de limons issus de l'érosion éolienne, dans les régions désertiques et périglaciaires (ceintures péridésertique et périglaciaire)."[3]

"Les dépôts éoliens de couverture résultent du transport par le vent à moyenne et longue distance et du piégeage de ces particules fines par une végétation herbacée dense. Ils s'étendent en couverture sur plus de 10 % de la surface des continents et concernent les sables fins (sables de couverture) et les limons (lœss)."[3]

Sable : [4]

"Le sable est une matière solide granulaire constituée de petites particules provenant de la désagrégation de matériaux d'origine minérale (essentiellement des roches) ou organique (coquilles, squelettes de coraux, etc.) dont la dimension est comprise entre 0,063 mm (limon) et 2 mm (gravier) selon la définition des matériaux granulaires en géologie. Sa composition peut révéler jusqu'à 180 minéraux différents (quartz, micas, feldspaths, etc.) ainsi que des débris calcaires."[4]

Argile : [5]

"Historiquement, en géologie et science du sol, le terme argile correspond à l’ensemble des minéraux présentant une taille inférieure à 2 µm dans une roche. Cette coupure granulométrique invisible à l'œil est héritée des études pétrographiques effectuées par microscopie optique à la fin du XIXe siècle. Les cristaux présentant alors une taille inférieure à 2 µm n'étaient pas reconnaissables et classés sous l’appellation argile. Aujourd'hui, l’appellation argile diffère en fonction des domaines d'étude."[5]

Limon : [6]

"Un limon ou parfois dénommé silt est en sédimentologie et en pédologie un matériau granulaire de taille comprise entre le sable et l'argile, c'est-à-dire entre 2 et 63 micromètres (les limites précises peuvent varier quelque peu suivant les laboratoires). Un dépôt majoritairement limoneux peut être qualifié de limon."[6]

Coulée basaltique :

"Une coulée de lave ou coulée volcanique est une formation volcanique constituée d'un épanchement de lave issue d'un volcan au cours d'une éruption. Le terme désigne aussi bien la lave fluide en mouvement que la lave solidifiée une fois refroidie lorsqu'elle est encore identifiable par rapport aux autres éléments de son environnement et notamment la végétation."[7]

Une coulée basaltique correspond donc à une coulée de lave, ayant formée du basalte.

Pierrier / Éboulis : [8]

"Un éboulis (du français esboeler, « éventrer, retirer les boyaux », issu du latin botellus, « boyau »), parfois appelé pierrier, résulte de la chute de fragments rocheux déplacés pierre par pierre par gravité et dont l'accumulation se fait à la base de pentes rocheuses montagneuses, typiquement des falaises, dont ils se sont détachés. Liés à différents facteurs comme l'érosion ou les conditions météorologiques, ces dépôts tapissent ainsi souvent le pied des versants ou des abrupts rocheux."[8]

"Une éboulisation (chute de pierres) est la formation d'un éboulis."[8]

Sédimentation (fluviale / lacustre / marine) : [9]

"La sédimentation est un processus dans lequel des particules de matière quelconque cessent progressivement de se déplacer et se réunissent en couches."[9]

Ainsi, on retrouvera le phénomène de la sédimentation dans tous lieu ou de la matière (quelconque) sera amener à ne plus bouger. Si cela arrive au fond d'un fleuve, d'un lac, ou de la mer / océan, on parlera alors respectivement de sédimentation fluviale, lacustre ou marine.

Parmi les principaux matériaux qui peuvent composer une roche sédimentaire, on retrouvera des produits d'érosion (sable, argile, limon par exemple), les débris d'origines organiques (animaux morts, excréments, etc...), mais aussi parfois la pluie ! (précipitations)

Vallée glaciaire (ou vallée en U) : [10]

En montagne, les glaciers sculptent par surcreusement les futures vallées qu'ils laisseront derrière eux. De telles vallée ont un profil ayant de fortes pentes sur les bords, et un fond relativement plat, d'où la caractérisation des ces vallées, dites en "U".

Faille : [11]

"En géologie, une faille est une structure tectonique consistant en un plan ou une zone de rupture le long duquel deux blocs rocheux se déplacent l'un par rapport à l'autre."[11]" Les failles existent depuis l'échelle microscopique (millimétrique) jusqu'à celle des plaques tectoniques (plusieurs centaines de kilomètres). Les grandes failles se trouvent aux limites de plaques et aussi au sein des zones déformées intraplaques. Les failles plus modestes sont souvent masquées par le couvert végétal ou les formations superficielles." [11]

Cluse : [12]

"En géomorphologie, une cluse ou clue, [...] désigne la partie d’une vallée, généralement rétrécie, qui débouche vers l'aval en traversant des couches dures perpendiculairement à leur direction. Elle est généralement creusée dans une montagne par un cours d'eau. "[12]

Falaise : [13]

Le sens géomorphologique du terme falaise, ne fait référence qu'aux falaise (sens usuel), formées le long d'une mer ou d'un océan. Voir ainsi la définition Wikipédia :

"En géographie et en géomorphologie, une falaise est, selon la définition proposée par le géographe André Guilcher et communément admise dans la littérature, un escarpement en pente forte (entre 15 ° et le surplomb) et de hauteur variable, non couvert de végétation, créé par l'érosion marine le long d'une côte (le sens spécialisé se distingue donc du sens usuel, dans lequel le mot falaise s'applique à n'importe quel escarpement rocheux, y compris loin du littoral) et dont le pied se raccorde ordinairement à une plate-forme d'abrasion."[13]

Le site du CNRTL confirme ceci, en proposant une définition usuelle, et une définition géomorphologique. Sur le continent, il semble alors que nous devrions parler non pas de falaise, mais d'escarpement rocheux. [14]

Les différents types d'érosions

Cette section est particulièrement formée d'après la page Wikipédia sur l'érosion, et il est donc assez vivement recommandé d'aller directement la consulter pour plus d'information, et une meilleure cohérence de celles-ci. Toutefois, vous trouverez ici un résumé de celle ci, liée aux thématiques spécifiques pour le probatoire AMM.

Définition de l'érosion : [15]

"En géomorphologie, l’érosion est le processus de dégradation et de transformation du relief, et donc des sols, roches, berges et littoraux qui est causé par tout agent externe (donc autre que la tectonique)."[15]

Érosion chimique :

"Un processus important est la dissolution, en particulier des calcaires par la pluie plus ou moins acide, on parle alors de karst. La dissolution est une forme de météorisation qui affecte essentiellement les massifs calcaires. Elle donne lieu à des paysages de karst."[15]

Érosion mécanique :

"La désagrégation mécanique se produit sous l'action d'une force physique qui arrache des morceaux de roche plus ou moins volumineux :

  • éclatement dû au gel ou à la chaleur ;
  • usure par frottement : glacier, écoulement d'eau (cavitation) ou vent ; ce sont les débris charriés par ces facteurs (rochers, graviers, quartz ou sable) qui sont efficaces dans le processus d'érosion. L'érosion mécanique est particulièrement active dans les milieux froids (gels et dégels) et/ou arides."[15]

Érosion éolienne (ou par le vent) :

"L'érosion éolienne attaque les roches en enlevant des particules, abrasion ou en polissant la surface. Elle est d'autant plus efficace que les obstacles sont inexistants et que le vent est puissant, régulier et chargé de poussières.

Elle conduit à une dégradation environnementale sévère par l’appauvrissement des sols et le déplacement de volumes élevés de particules par le vent. L’érosion éolienne est le principal facteur physique d’épuisement des terres agricoles et, par l’ensablement, constitue une des gênes majeures dans les aires urbaines et oasiennes des écosystèmes secs."[15]

Érosion par l'eau (dont érosion torrentielle) :

"Elle est mécanique et chimique, avec comme principales altérations : l'hydroclastie, l'effet splash (impact des gouttes d'eau qui tombent sur le sol), la reptation, la solifluxion. L'érosion par l'eau est renforcée par la pente (torrents)".[15]

"Si un fluide comme l'eau coule, il peut se charger de particules en suspension. La vitesse de sédimentation est la vitesse minimale qu'un flot doit avoir pour transporter, plutôt que déposer, des sédiments."[15]

Érosion liée aux différences de température :

"Dans les régions de forte amplitude thermique (climat continental, polaire, déserts, haute montagne, etc), les chocs thermiques répétés par la succession des cycles jour/nuit, fend puis fait éclater certaines roches, à différentes échelles micro et/ou macroscopique ; c'est la thermoclastie."[15]

"L'érosion liée à la température fait également intervenir l'eau comme agent d'érosion en présence de roches poreuses et/ou de fissures qui éclatent en cas de gel. La cryoclastie est un exemple d'érosion par thermoclastie : la roche éclate à cause de l'alternance gel-dégel de l'eau qui s’infiltre, lorsque l'eau gèle, elle occupe plus de volume et exerce une force capable de faire exploser une roche. Les morceaux libérés par le gel sont appelés gélifracts. Le cycle gel/dégel est saisonnier (en Sibérie par exemple) ou quotidien en haute montagne."[15]

Érosion liée à la neige (en particulier glaciers et avalanches) :

Les glaciers, en se mouvant à cause de la gravité, vont "gratter" et ainsi creuser au cours du temps une vallée (vallée en U). Ils peuvent aussi emporter des blocs rocheux massifs, et les transporter jusqu'aux abords du glacier, formant ainsi la moraine que l'ont peux observer en aval d'un glacier.

Les avalanches quant à elles, sont des phénomènes brutaux, et rapides, qui peuvent entrainer avec eux arbres et rochers qu'ils rencontreront.

Enfin, la neige, tout comme les glaciers, glisse elle aussi le long des pentes, et peut donc aussi être amenée à lentement éroder certaines pentes.

Références :

  1. 6_geologie.pdf (CNSNMM) : https://www.cnsnmm.sports.gouv.fr/images/stories/Formation/AMM/6_geologie.pdf
  2. 2,0 et 2,1 Moraine (Wikipédia) : https://fr.wikipedia.org/wiki/Moraine
  3. 3,0 3,1 et 3,2 Loess (Wikipédia) : https://fr.wikipedia.org/wiki/L%C5%93ss
  4. 4,0 et 4,1 Sable (Wikipédia) : https://fr.wikipedia.org/wiki/Sable
  5. 5,0 et 5,1 Argile (Wikipédia) : https://fr.wikipedia.org/wiki/Argile
  6. 6,0 et 6,1 Limon (Wikipédia) : https://fr.wikipedia.org/wiki/Limon_(roche)
  7. Coulée de lave (Wikipédia) : https://fr.wikipedia.org/wiki/Coul%C3%A9e_de_lave
  8. 8,0 8,1 et 8,2 Éboulis (Wikipédia) : https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89boulis
  9. 9,0 et 9,1 Sédimentation (Wikipédia) : https://fr.wikipedia.org/wiki/S%C3%A9dimentation
  10. Vallée glaciaire (Wikipédia) : https://fr.wikipedia.org/wiki/Vall%C3%A9e_glaciaire
  11. 11,0 11,1 et 11,2 Faille géologique (Wikipédia) : https://fr.wikipedia.org/wiki/Faille
  12. 12,0 et 12,1 Cluse (Wikipédia) : https://fr.wikipedia.org/wiki/Cluse
  13. 13,0 et 13,1 Falaise (Wikipédia) : https://fr.wikipedia.org/wiki/Falaise
  14. Falaise (CNRTL) : https://www.cnrtl.fr/definition/falaise
  15. 15,0 15,1 15,2 15,3 15,4 15,5 15,6 15,7 et 15,8 Érosion (Wikipédia) : https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89rosion